L'UE enclenche la réforme sur les meublés touristiques
La semaine dernière - le 24 janvier précisément - le Parlement Européen a approuvé en commission les textes de préfiguration de la grande réforme sur la "collecte et le partage des données" relatives aux locations de vacances. Ce pas est salué à la fois par les autorités publiques et par les OTAs comme Airbnb ...
Pour Airbnb, cette nouvelle décision, constitue "une nouvelle étape vers l'adoption des nouvelles règles européennes en matière de location à court terme"; ce que, d'une certaine manière, l'OTA appelle de ses voeux puisque les réglementations sont encore tréès différentes d'un pays à l'autre et qu'un peu d'harmonisation n'y ferait pas trop de mal ...
Cette proposition européenne (enregistrée sous le numéro 2022/0358 du COD) a pour ambition de marquer une avancée significative dans la régulation de la collecte et du partage des données sur les locations de vacances, en instituant des directives claires destinées aux plateformes et aux autorités.
Dans un premier temps, cette initiative vise à simplifier le processus d'inscription des hôtes auprès de leur autorité locale tout en garantissant le respect de règles jugées proportionnées ... par le législateur et les OTAs. En réalité, ce n'est pas que cela : avec ce projet, il ne devrait y avoir d'échappatoire pour personne. Les propriétaires (ou les sous-loueurs) seraient recensés et déclarés, à la fois de leur propre initiative, depuis un fichier local, puis national, puis européen. Et ce fichier serait lui-même corrélé par les déclarations que feront les OTAs directement auprès de l'Europe et des états pour s'assurer que personne ne manque à l'appel ou que des loueurs aient pu diffuser leur offre sur un OTA sans déclaration préalable.
Selon l'Europe, les "hôtes" de location à court terme représenteraient près d'un quart de l'offre d'hébergement touristique de l'UE. Pour Airbnb, qui suit de près toutes ces évolutions législatives, les "hôtes" "jouent un rôle crucial dans l'écosystème du logement puisque l'UE abrite une proportion dépassant toute autre région du monde".
Selon les dernières études d'Airbnb, en Europe, ces hôtes auraient généré près de 4 000 € de revenus supplémentaires en louant leur logement en 2022. Et l'OTA de rappeler, inflation oblige, qu'une proportion significative de ces derniers "considèrent que la location courte durée contribue à leur équilibre financier, les aidant à joindre les deux bouts".
Avec cette nouvelle avancée (la procédure est désormais "en attente de la position du Parlement en 1ère lecture" selon le site du Parlement Européen), le projet devrait se traduire par un vote rapide au Parlement et une mise en application au niveau de chaque pays.
L'Europe des locations de vacances devrait parvenir à une harmonie que les américains ne sont pas encore parvenus à opérer où les états et les villes règlementent localement la "courte durée".
Et, dans ce contexte, Airbnb affiche clairement sa priorité : étendre sa collaboration avec les villes et les gouvernements pour avancer au mieux des intérêts communs sans que cela ne vienne menacer, à moyen terme, son propre business (en incitant les loueurs à se retracter en raison des obligations qui résulteraient de cette nouvelle transparence).