Les loisirs coûteront-ils plus cher cet été ?
Face à une inflation galopante (qui peut, potentiellement, peser aussi sur les coûts d'exploitation), la question d'augmenter ses prix et, donc, de prendre le risque de décourager les clients de venir chez vous se pose avec beaucoup d'acuité...
Dans le domaine des loisirs, une récente enquête menée par Arival (la référence en matière d'analyse du business des loisirs de par le monde) en Europe et aux US démontre que la plupart des pros ont revu leur stratégie tarifaire pour cet été.
Si l'on en croit l'analyse d'Arival et de Tiquets (une des plus importantes plateformes de réservation de loisirs), 54% des pros ont décidé d'actionner une augmentation nette de leurs prix ! Cette augmentation restera, somme toute, "modérée" puisqu'elle ne devrait pas dépasser les 10%, soit un peu plus que l'inflation constatée dans les différents pays observés (dont la France).
Selon les professionnels interrogés, ces augmentations sont dictées par les surcoûts importants en matière de salaires (ces derniers ont été augmentés pour contrer la pénurie de main d'oeuvre), les investissements technologiques (un besoin accru de se digitaliser) et en raison, notamment, de la pression tarifaire qui s'exerce sur les achats d'équipements ou encore les produits de consommation (boissons et alimentation) qui servent aux parcs à développer des revenus complémentaires auprès de leurs clients. Même si tous les professionnels des loisirs n'augmenteront pas leurs prix cet été (46% les maintiendront au niveau de 2021, voire les baisseront), 75% des entreprises de loisirs se déclarent tout de même touchées par l'augmentation rapide et forte de leurs coûts d'exploitation.
De meilleurs salaires pour capter les saisonniers
Alors qu'une -récente étude démontre que 34% des salariés (non-télétravaillables, c'est important de le préciser !) déclarent être prêts à démissionner (46% chez les moins de 26 ans) - et que la pénurie de main d'oeuvre saisonnière n'a jamais été à des niveaux aussi élevés, les entreprises touristiques interrogées déclarent avoir dû augmenter leurs offres salariales de 10% pour attirer de nouveaux collaborateurs et retenir leurs plus anciens salariés.
Mais ce n'est pas tout ! l'inflation touche aussi des postes majeurs comme le marketing (55%) et les assurances (54%) car le covid et les nouvelles contraintes sont passés par là.
Selon Arival et Tiquets, "Compte tenu de l'étendue et de l'ampleur des pressions inflationnistes en 2022, nous nous serions attendus à ce que davantage d'opérateurs et d'attractions voient leurs prix augmenter. Cependant, de nombreuses attractions touristiques sont des institutions à but non lucratif ou publiques et peuvent avoir des règles qui limitent leur capacité à modifier les prix". Bien vu ! En France, en particulier, de nombreuses "Top Attractions" sont toujours exploitées par des opérateurs publics ou para-publics et ces derniers sont clairement restés dans une logique du gel de leurs prix d'entrée pour contribuer à une meilleure consommation de leurs équipements et ne pas "casser" la demande.
Selon l'étude menée aussi en Europe, les augmentations de prix des billets sont beaucoup plus prononcées pour les attractions à but lucratif (par les entreprises privées, donc) qui, pour 74 % d'entre elles ont augmenté leurs prix contre seulement 34 % des attractions à but non lucratif. Ce qui, au final, risque de se retrouver sous forme d'impôts ...
À moins que, l'été passé, les attractions publiques se mettent aussi au diapason: selon l'étude, en 2022, 25% des attractions publiques devraient augmenter leurs prix en vue de la saison 2023 ...