Les locations de vacances face à des "problèmes de riches" ?
Les OTAs et les experts prédisent, cette année encore, une saison exceptionnelle pour les locations de vacances. Mais, attention, selon l'enquête menée auprès de 700 gestionnaires de locations de vacances (Rental Properties Managers) et de 5000 clients à travers le monde (étude Breezeway, Juin 2022), les attentes sont nombreuses et ont changé de niveau. L'exigence est telle que certains loueurs commencent à s'inquiéter sérieusement des mutations accélérées de leur marché...
Attention, toutes les locations de vacances ne gagnent pas des fortunes et les perceptions des propriétaires (du marché et de son évolution) varient beaucoup selon que ces derniers louent pour "juste financer leurs frais de propriété ou mettre un peu de beurre dans les épinards" ou s'ils abordent la location saisonnière dans une pure logique d'investissement à forte rentabilité ...
La dernière étude de Breezway démontre bien que nous sommes à la croisée des chemins entre un marché de la location qui relevait encore quasiment de "l'informel" il y a trois ans et un marché désormais dominé par une compétition et des attentes-clients de plus en plus fortes. Le tout, attisé par le jeu des OTAs qui s'imposent comme les vrais meneurs de revue d'un marché qui n'échappera pas à une très forte régulation. Mais, commençons par le commencement ... les clients !
71% de ceux qui fréquentent les locations de vacances (en gîte, en appartement, en villas) affirment qu'ils renouvelleront l'expérience cette année. Pour les autres (29%), ce sera un retour aux modes plus "marchands" que sont les hôtels, les campings et les maisons d'hôtes. Pas d'inquiétude pour les gestionnaires de locations de vacances (rentals managers ou les centrales de réservations) s'ils ne font pas un 100% de clients en répétition car, pour 54% d'entre eux, en 2022, la demande est déjà très nettement supérieure à celle de 2019 (l'année de référence !) ... En clair, tout va pour le mieux dans l'univers des locations de vacances ? A priori, oui, mais avec une très forte demande, la pression commence à se transformer en nouveaux enjeux pour les propriétaires et les gertionnaires puisque 31% d'entre eux considèrent déjà qu'il leur sera difficile de faire face à cette affluence nouvelle et donc, de répondre de manière satisfaisante aux demandes des clients.
Car les attentes des voyageurs sont majeures : l'amateurisme ou l'accueil "à la bonne franquette" ne sont plus tolérés. Le marché a beaucoup muté en deux ans avec l'expression d'attentes très fortes chez les voyageurs (notamment, en matière de propreté) et l'arrivée de nouveaux concurrents (celles et ceux qui investissent dans la rentabilité locative de courte durée) ...
Selon l'étude, c'est même devenu l'un des enjeux majeurs (34%) des loueur (Voir arriver une concurrence nouvelle). Mais l'enjeu numéro 1 (voir plus bas) reste celui de devoir affrontter, surtout, une nouvelle ... clientèle ! Donc, un presque un "problème de riches" ? Pas si évident que cela non plus !
En effet, sous l'effet du covid, les clients ont temporairement délaissé les lieux à plus forte affluence (comme certains hôtels) pour passer leurs vacances dans des villas ou des appartements ... Mais, les attentes de ces clients sont restées avant tout celles qu'ils exprimaient lorsqu'ils allaient à l'hôtel :
- si le prix (39%) et l'emplacement (26%) restent les critères de choix numéro 1, la propreté des lieux et la sécurité arrivent en 3ème position des critères de choix au moment de la réservation (24%),
- En revanche, il s'agit du critère numéro 1 (56%) pour juger de la qualité de leur expérience post-séjour et c'est ce critère qui détermine le fait que le client va déposer ou non une bonne ou une mauvaise note dans le cas où il se déciderait à poster son avis ...
Pour les loueurs et les gestionnaires de locations, ces attentes très fortes en matière de propreté (lieux, équipements, linges ...) sont telles qu'il leur semble, dans certains cas (31%), beaucoup plus difficile de satisfaire leurs clients. D'autant plus que, pour cela (voir plus haut), 46% d'entre eux considèrent qu'il est leur est de plus en plus difficile de devoir passer plus de temps sur le ménage en raison de la difficulté, par exemple (47%) de trouver du personnel ou des prestataires pour se faire aider ...
En clair, même si la tendance est très bonne pour ce marché et, comme le prédisait le boss de Booking, appelée à croître encore pour quelques années, la gestion d'une demande plus forte reste un enjeu (voire un obstacle) pour de nombreux propriétaires et gestionnaires !
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L'explosion de ce marché entraîne donc plus tôt qu'ils s'y attendaient des mutations majeures pour les propriétaires et les gestionnaires. Pour 51% d'entre eux, aux attentes de plus en plus fortes des clients et à une concurrence de plus en plus agressive d'autres loueurs, les propriétaires devront aussi faire face à une inéluctable reprise en mains des règlementations par les autorités locales. Un marché avec une telle croissance ne peut pas, en effet, rester un Far-West permanent et tôt ou tard (c'est même l'avis de 51% des gestionnaires interrogés): "Il faudra s'attendre à un durcissement majeur de la réglementation" et donc, à une plus forte ré-gu-la-tion !
En conclusion, l'été 2022 devrait encore apporter beaucoup de prospérité au secteur de la location de vacances et, avec cette affluence record, les propriétaires devront aussi faire face à de plus fortes attentes de la part de leurs clients. Mais aussi, à des phénomènes "normaux" de concurrence et de régulation dès lors que ce marché sort de sa "zone grise" ou de sa dimension "informelle".
Pour les propriétaires, les défis de l'été 2022 sont nombreux avec, dans l'ordre :
- Faire face aux attentes croissantes des clients (25%)
- Gérer la pénurie de personnels ou de services pros (ménage, linge...) (25%)
- Faire face à une concurrence plus professionnelle (16%)
- Faire face à une concurrence encouragée par les OTAs (12%)
- Devoir affronter un durcissement des réglementations (11%)
- Pour les gestionnaires, retenir les mandats-propriétaires (5%)
- Se mettre en phase avec les règles renforcées de sécurité (4%)