Les entreprises reviennent à l'hôtel ?

La pandémie avait révélé (ou accentué) de nombreuses tendances. Celle du workation (consistant à se trouver dans une location de vacances pour se partager entre travail et vacances) a fait couler beaucoup d'encre et semble s'être installée durablement sur le marché. Toutefois, la tendance (sans être compromise) devrait connaître une trajectoire différente si l'on en croit le dernier rapport Deloitte qui vient de mettre en évidence un recul des entreprises vis-à-vis de l'hébergement de leurs employés dans les "logements dits alternatifs". Est-ce là le signe d'un retour à la normale ?

Selon Deloitte, "seulement 9 % des entreprises interrogées ont des hébergements non hôteliers dans leurs outils de réservation d'entreprise". Et, toujours selon cette étude, 49% des grandes entreprises iraient jusqu'à ne pas rembourser les séjours effectués ailleurs qu'à l'hôtel ! Le retour "à la normale" passerait donc impérativement par l'hôtel selon les conclusions du grand cabinet mondial.

À ce stade, on parle bien sûr de très grandes sociétés qui vont jusqu'à administrer les déplacements de leurs collaborateurs. Mais, cette tendance devrait toucher les entreprises de toutes tailles ... une bonne nouvelle pour les hôteliers, a priori.

Toutefois, attention, la reprise ne devrait pas être foudroyante : selon le rapport Deloitte, "les dépenses de voyage devraient atteindre 36% des niveaux de 2019 au deuxième trimestre de cette année, et 55% d'ici la fin de l'année. D'ici la fin de 2023, les dépenses de voyage atteindraient 68 % des dépenses de 2019". Pas de quoi sauter au plafond non plus ... même si ces chiffres ne collent pas avec ceux donnés, de son côté, par American Express Global Business Travel qui indiquait une reprise de 80 à 100 % d'ici la fin de 2023.

Dans tous les cas de figure, la reprise tant attendue des voyages d'affaires devrait donc, en priorité, profiter aux hôtels ! Et cela, en raison d'un atout majeur dans leur politique commerciale...

Les points de fidélité, une arme redoutable

Avec la reprise (progressive) des voyages d'affaires, Deloitte confirme que l'option hôtelière reste toujours la préférée des salariés et ce, en raison de leurs programmes de fidélité pour la plupart, fort généreux.

Selon le cabinet mondial, ces points (que seuls "distribuent" les hôteliers) constituent un atout majeur pour les salariés: ceux qui se déplacent souvent y voient même un moyen régulier de financer tout ou partie de leurs futures vacances.

Et puis, toujours selon Deloitte, la réservation d'hôtel apparaît toujours plus simple aux yeux des managers de voyages (politiques d'annulation plus courantes, systèmes de réservation et de paiement plus simples, etc) sans compter que, d'après les spécialistes, les voyageurs d'affaires seraient (psychologiquement) plus rassurés de loger dans des hébergements plus "standardisés" ... là aussi, la pandémie a fait tout dire et son contraire.

Moins explicite, la motivation des voyageurs d'une plus grande reconnaissance est le pendant idéal des programmes de fidélité hôteliers : le client se sait attendu, considéré, il sait qu'il peut bénéficier d'avantages particuliers une fois sur place (surclassement, départ tardif, étage exécutive, etc) et, selon Deloitte, "les voyageurs fréquents apprécient cela autant que leurs points ... et c'est tout ce qu'ils ne retrouvent pas dans des établissements indépendants ..." selon le cabinet mondial.

La reprise tant attendue devrai donc marquer un retour "à la normale" chez les hôteliers dotés de bons programmes de fidélité. Avec la reprise des déplacements et des congrès, l'activité devrait reprendre du tonus d'ici à la fin de l'année; le temps de muscler votre programme de fidélité ou d'embarquer dans un programme existant (et attractif !) si ce n'est pas déjà fait ...