Pourquoi les prix des nuitées devraient augmenter cet été
Partout dans le monde, la reprise annoncée se fait de plus en plus précise ... et concrète. Au point que de la chaîne d'hôtel au propriétaire indépendant, la tentation est grande de pousser un peu les prix vers le haut. Et, force est de constater, que ces derniers ont raison...
Si l'on parle de plus en plus d'un retour de l'inflation en cette période de pré-sortie de crise, ce phénomène n'épargnera pas le monde de l'hôtel et des hébergements touristiques en général où de nombreux indices laissent à penser que les prix des nuitées devrait se porter à des niveaux historiquement élevés.
La demande est forte
Au-delà de la prédiction sur les "Voyages Revanche", les premiers chiffres de la reprise (sur les zones où le virus reflue) sont plus qu'encourageants. En Asie, par exemple, Marriott constatait la semaine dernière un taux de réservation supérieur de 5% aux niveaux d'avant-pandémie ... et alors même que les voyages d'affaires n'ont pas encore repris. La demande de voyages (de la part du "Grand Public") est promise à de hauts niveaux d'ici cet été. La "loi de l'offre et de la demande" devrait donc jouer son plein effet au niveau de la tonicité des prix. Un conseil, au fur et à mesure que progresse la vaccination en France et dans les autres pays d'Europe, remettait un petit coup de vis sur vos tarifs ...
Les hôteliers et les OTAs sont optimistes
Alors qu'ils n'ont - pour la plupart - jamais été fermés, les hôteliers affichent de sérieuses ambitions pour la prochaine saison. En avril 2020, soit il y a un an, seulement 32,8% des professionnels interrogés par "Great Hotels of the World" imaginaient une saison estivale 2020 "à peu près normale" avec un retour de revenus équivalent à l'été 2019. Cette année, ils sont 57,8% (+25 pts) à afficher ce même optimisme !
Interrogé, sur le même sujet des prévisions 2021, le tonitruant Barry Diller, fondateur d'Expedia, déclarait la semaine dernière que "la saison 2021 sera l'une des plus actives que l'hôtellerie ait connu depuis des années et cela, sans compter encore sur le voyage d'affaires" ! À un détail près, tout de même, toutes les études s'accordent pour rappeler que cet optimisme se fait plus modéré lorsqu'il s'agit de prédire l'activité (et donc, les prix) de l'activité hôtelière dans les centres urbains.
Ces prévisions résumées laissent à penser que les volumes de réservation devraient continuer de progresser ces prochaines semaines. Chez les clients elloha, en avril dernier, leur progression a été de 1298% sur la totalité du parc ! La demande est très forte et tendue: elle justifie le maintien des prix à un bon niveau de marge pour votre hébergement.
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Les réservations directes s'envolent !
Le retrait des OTAs, l'an dernier, pour cause de repli marketing (et budgétaire) a permis à de nombreux hôteliers de "reprendre la main" sur leur distribution directe: refonte de leur site internet, équipement d'un moteur de réservation "à la hauteur", vente de cartes-cadeaux, fidélisation via la création de vrais fichiers-clients, etc ... toutes les armes ont été employées à bon escient.
La preuve ? Selon l'étude Pulse livrée la semaine dernière, les réservations directes ont gagné 78,2% de plus que l'an dernier à la même époque ! Tandis que les OTAs, Booking en tête, ne seraient encore qu'à 49,1% de leur potentiel de l'an dernier. L'explication ? De nombreux clients ont eu le temps de mieux chercher l'an dernier et ont découvert les vertus de la réservation directe (plus d'offres, meilleurs prix dans certains cas, conditions d'annulation plus souples ...).
Les hôteliers ont pris le virage de manière radicale et n'ont plus considéré la réservation directe comme un objectif inatteignable. Comme on le voit ci-dessous, la courbe s'est même inversée avec une part de "direct" supérieure même à celle de Booking. De quoi donner raison à Glenn Fogel, le big boss de l'OTA majeur de la planète qui déclare souvent : "Mon principal concurrent ? Le site de l'hôtelier lui-même !"
Oui, mais alors, si le site de l'hôtelier est moins cher que l'OTA, en quoi peut-il contribuer à faire monter les prix ? En réalité, les analystes démontrent qu'avec des prix légèrement inférieurs à ce qu'ils trouvaient sur les OTAs, les clients "directs" n'hésitaient pas à réserver des durées plus longues (+15,5%).Donc, le ticket moyen généré en direct s'avère plus élevé et - double effet Kiss Cool oblige ! - la marge dégagée n'en est que meilleure (car pas impactée par les commissions).
Les clients vont donc chercher avant tout de "bonnes affaires": cela ne signifie pas des prix cassés mais des prix moins chers que sur les OTAs. Si vos nuitées sont plus élevées, cela ne sera pas un frein à la réservation si, par la présence d'offres spéciales bien pensées, le client a l'impression de pouvoir s'évader plus longtemps au meilleur prix ...
Toutes ces prédictions et ces performances encouragent de nombreux hôteliers du monde entier à poursuivre leurs investissements dans le "canal direct" (92,2% considèrent les investissements sur leur site et leur propre moteur de réservation comme "très important" pour la suite de 2021) et à faire de la vente directe leur arme "massive" pour 2021. Et vous ?