Été 2021 : les planètes s'alignent pour les hébergeurs indépendants

Été 2021 : les planètes s'alignent pour les hébergeurs indépendants

L'horizon semble s'éclaircir pour tous ... même si l'été 2021 sera beaucoup moins insouciant que le précédent. L'Alliance Française pour le Tourisme - qui réunit le gratin du tourisme français a rendu public un sondage confié à Ipsos sur la manière dont les français voyaient leurs vacances en 2021. Ce sondage confirme tout ce que nous écrivons depuis ce début d'année: 2021 reposera sur le tryptique "Désir de France, envie bouillonnante de partir et ... prudence". À l'heure où nous écrivons ces lignes, 68 % des partants estivaux n’ont pas encore choisi leur destination … autant dire que les jeux sont encore largement ouverts et que la cible est énorme pour les hébergeurs, car 72 % des Français ont bien l’intention de partir cet été...

Pour cerner les contours de cet été, l’Alliance France Tourisme (et l'IPSOS) ont, à juste titre, concentré leurs recherches sur la clientèle française car le marché des voyageurs internationaux (départs et entrées sur le territoire) est des plus incertains pour les prochaines semaines. Autant, d'ailleurs, ne pas trop y compter et cibler ses actions sur les clients "domestiques".

Si l'étude révèle que les Français sont assez pessimistes sur les possibilités de vacances des ponts de mai, ils sont nettement plus optimistes au sujet des vacances d’été : plus des trois quarts pensent qu’il sera possible de partir et la même proportion prévoit de le faire. Ils restent cependant prudents, puisque 45% d’entre eux déclarent que leur départ n’est pas encore certain. D'où, un volume prévisible (et important) de réservations de dernière minute, cet été encore.

L’incontournable contexte Covid (vaccination, confiance) rend les futurs vacanciers prudents : les deux tiers de ceux qui souhaitent partir cet été n’ont pas encore planifié leur séjour. Ils ne sont pas inquiets au sujet des possibilités d'hébergements car les plannings affichés en ligne restent largement "au vert".

Au risque de se répéter, commençons par les données connues qui sont maintenant confirmées : la crise sanitaire réduit les distances domicile-vacances, les Français partiront cet été surtout dans l’Hexagone (69%) et surtout vers la mer. Parmi eux, 14% visent un autre pays européen (20% l’ont fait en 2018 et 2019), avec une préférence pour les pays frontaliers. Mais, sans grande conviction si l'on en croit l'étude.

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390 euros pour se loger

Côté budget, la stabilité est de mise pour cet été: les Français qui partiront prévoient de dépenser en moyenne 1 395 euros, dont 28 % pour l’hébergement (c’est à dire 390 euros), 20 % pour le transport et 16 % pour l’alimentation. Le fameux voyage vengeance (petite folie de dépenses) représente 19 % en moyenne (contre 25 % selon The Vacationer), mais 25% chez les jeunes, tout de même !

À l’inverse, 20% de ceux qui ont l’intention de partir affirment vouloir dépenser moins. Cette baisse du budget vacances s’explique principalement par l’envie de garder de l’argent pour d’autres dépenses (30%) et par la diminution des revenus liée à la crise (27%). Les sorties au restaurant et le shopping seront les principaux postes impactés par cette diminution des dépenses, de sorte que… les hébergements seront préservés ! L'envie de sortir de chez soi et de vivre ailleurs - ne serait-ce que quelques jours - est donc intense !

Relevons, en creux, un dernier chiffre significatif sur le logement : 24 % des voyageurs qui vont dépenser moins vont se serrer la ceinture en matière de trajet. Ils vont “partir moins loin”, par exemple chez vous ... car ils vont préférer investir sur un hébergement de qualité où ils seront particulièrement chouchoutés ("Marre de se faire la cuisine, la vaisselle ... cet été, on profite du service !")

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La Casa Occitane, à Marseillan, Hérault © La Casa Occitane

Pourquoi les chambres d’hôtes et les hôtels de famille auront le vent en poupe ?

Plusieurs indicateurs du sondage laissent prévoir pour cet été un succès des chambres d’hôtes, dont le format semble avoir été conçu pour ce second (et dernier) “été Covid”, à moins d’un revirement incontrôlé de la pandémie. IPSOS souligne que les Français “privilégient des vacances limitant les contacts avec des inconnus”, autant dans le mode de transport que celui de l’hébergement.

Parmi les vacanciers de l'été :

  • 34 % exigent un logement autonome (28 % accordent à cet aspect un “rôle important mais pas essentiel”), soit 62 % de clients sensibles à cette question, qui vont fuir les "grands ensembles" ou les "grands halls d'hôtels",
  • 78 % partiront avec leur voiture car ils veulent se rendre dans des adresses "en retrait",
  • 74 % recherchent un hébergement individuel (l’évitement du brassage persiste). Pour mémoire, ils étaient 67 % avant 2020,
  • 38 % s’inquiètent du taux de circulation du virus sur le lieu de vacances et veulent donc éviter les "grands brassages",
  • 38 % vont vérifier les mesures sanitaires prises sur ce même lieu; donc, par des hébergeurs professionnels,
  • 66 % sont dissuadés d’opter pour un hébergement collectif par crainte de devoir observer un couvre-feu dans leur logement et 51 % redoutent des horaires de restauration étriqués,
  • 80 % comptent privilégier les activités en plein air,
  • et 76 % souhaitent éviter les lieux trop fréquentés; donc, pour eux, pas la peine de se faire héberger dans les grandes villes où les lieux hautement touristiques,

Sur d’autres aspects du rapport (que nous vous épargnons dans sa longueur), aucune surprise : la propreté, les mesures sanitaires fortes, protocoles et autres “sans contact”, le respect de la distanciation sociale et la flexibilité des conditions d’annulation du logement sont devenus un prérequis. Ces 6 conditions jouent un “rôle important” dans la décision de réservation, spécifie l’étude.

Open sur le vaccin

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© Ipsos | Alliance France Tourisme

Le besoin de changer d’air motive aussi le besoin de se faire vacciner, qui devient un sacré moteur. La proportion de voyageurs qui accepteraient de partager leurs données de santé avec les différents acteurs du voyage est de 24 %, contre 26 % d’opposants à ce principe, qu’ils jugent intrusif.

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53 % ont des émotions positives

Ce sondage teste aussi les Français sur leurs sentiments envers les vacances d’été. Ils sont majoritairement exaltés (53 %), soit par besoin (suite aux confinements et restrictions), soit par impatience, ce qui revient au même. La catégorie des pessimistes s’élève "seulement" à 36 %.

Les "attentistes" sont nombreux encore à ce stade de pré-saison: nous observons que ceux qui ne planifient pas leurs vacances attendent de voir comment la situation sanitaire évolue (62 %) tandis que 51 % craignent toujours de nouvelles restrictions de déplacements et 30 % attendent la fin (effective) des restrictions en cours.

L’observation de ces "14 sentiments" (que de détails !) doit, par conséquent, vous permettre de mieux deviner les attentes, frustrations et envies de leurs clients et de positionner vos offres et votre marketing en conséquences ressenti

En conclusion

Est-ce l'expérience des stop-and-go sanitaires ? En tous les cas, l’optimisme des Français, à la perspective des prochaines vacances, ne les rend pas imprudents. Ce mitraillage de pourcentages (malgré notre synthèse !) éclaircit l’horizon. Les voyageurs français sont prêts à donner des garanties sanitaires (comme le fait d'accepter la vaccination avec moins de retenue) pour pouvoir voyager, mais ils attendent aussi des garanties de la part des pros du tourisme: il s’agit d'un "donnant-donnant". Leur confiance est en hausse et leur timidité sera bientôt vaincue pour des escapades qu’ils attendent avec ferveur. Les hébergeurs indépendants ont une belle carte à jouer avec les "nationaux", parfois même locaux, car les planètes sont alignées : sortie (relative) du Covid, serrage de ceinture sur les distances, envie de respirer de l’air pur, recherche de garanties sanitaires. Après la galère, place à la reconquête, avec modération.