L’hôtellerie française reste prudemment positive pour 2021
Les observations 2021 de Christie & Co et d’Amadeus révèlent que l’hôtellerie française ne se porte pas si mal en ce début d’année, mais 95 % des professionnels ont été atteints par la crise en 2020.
Cela pourrait être pire ! Les réservations hôtelières observent une certaine dynamique en dépit des conditions sanitaires, selon le dernier baromètre annuel ”Business Outlook” de Christie & Co. Selon cette étude, 56% des hôteliers voient des opportunités à venir cette année 2021, après une séquence 2020 à oublier, en dehors d’un été pas si mal réussi. 60 % ont été durement frappés, 95 % ont été impactés d’une manière ou autre par la désaffection et parfois la désertion du public, les conditions drastiques, etc... Mais, globalement, le moral des troupes reste positif en vue du prochain printemps-été ...
36 % des hôteliers sont optimistes
Pour les semaines, les mois à venir, pour l’année en cours, 36 % des hôteliers français se déclarent optimistes en matière de reprise. Cette confiance s’élève à 56 % chez les indépendants. Ces chiffres montent même à 60% chez les hôteliers gérés par des groupes familiaux ou par des investisseurs. Sur cette échelle de grand business, Christie & Co présage une augmentation des transactions à partir du 2e trimestre, entre investisseurs et propriétaires d’immobilier hôtelier, en raison d’un taux d’intérêt historiquement bas et de capitaux disponibles importants.
22% d’occupation à Montpellier, 19 % à Mulhouse, records de France
Qu’en est-il maintenant en matière de volumes de clientèle ? Surprise, le taux d’occupation s’élève à 22 % dans l’hôtellerie de Montpellier, selon la note confidentielle d'Amadeus Hospitality publiée en janvier 2021. Ce document indique 19 % à Mulhouse, 14 % à Nantes, 5% à Paris. L’occupation hôtelière reste au plus bas, mais les exceptions, elles-même basses, sont un espoir dans le contexte de crise.
Source: Amadeus Hospitality
Un frémissement inattendu
Face au sentiment de morosité dont se sont emparé le marché et certains de ses analystes, un autre paramètre confirme l’optimisme. Les réservations nettes d'hôtels en France progressent, selon la note d'Amadeus, qui indique des volumes de réservations nettes en croissance : 17 140 du 3 au 9 janvier, à l’issue d’une progression régulière depuis la fin de l’automne.
Ce graphique révèle la persistance de l’activité, malgré la crise sans précédent traversée par le secteur. Amadeus affirme même une “reprise significative dès le tournant de la crise en 2021” en matière de réservations nettes de billets d'avion à destination de la France. Les chiffres ne sont pas explosifs, mais encourageants : 177 800 réservations du 3 au 9 janvier, contre 124.100 du 13 au 19 décembre (source GDS airline booking data). 43,7 % des vols sont domestiques, suivis de l’Espagne (10.3%) et le Royaume-Uni (10%). Mais, cela c'était avant les nouvelles restrictions de déplacements au sein de l'UE ...
La résa en direct a la cote
Ras-le-bol de la distribution ? Non, nous n’en sommes pas là, mais la tendance relevée par Amadeus est à considérer : les réservations d’hébergements actuelles s’effectuent principalement en direct (40 %, +3 par rapport à 2020) et par les OTA (22%, +3 %). La réservation en direct, notamment par téléphone, est basée sur le dialogue et la confiance. Les clients en besoin de recommandations doivent être rassurés par un humain, même si votre site est irréprochable. La répartition des canaux de vente en 2021 met aussi en évidence un certain désintérêt envers les GDS, probablement trop anonymes et distants, en perte de 4 %.
Faire du direct ... mais en maîtrisant son budget
Les changements que nous avons observés méritent d’être surveillés. Ils semblent donner raison à Ellis Connolly, directeur général des ventes chez Sabre North America. “*Le besoin d'une distribution hôtelière directe et agile est plus important que jamais, car l'industrie hôtelière continue d'élaborer des stratégies et de tracer des voies de reprise dans tous les segments du marché*”, assure cet observateur actif. “Être agile” signifie anticiper et corriger ses erreurs en gardant un oeil sur le revenu net par chambre disponible (RevPAR net), tout en développant les stratégies de distribution les plus pertinentes pour la rentabilité. Ellis Connolly avertit sur la vente directe, plus rentable : “Bien que cela soit vrai dans de nombreux cas, les hôteliers doivent analyser le coût total d'une réservation directe en incluant les coûts des programmes de fidélité, du développement et de la maintenance du site web, des campagnes de marketing, des médias sociaux et des centres d'appels”. Le direct "au juste prix" doit être le leitmotiv de l'année 2021 ... surtout pour les hôteliers indépendants appartenant aussi à des réseaux dont le rapport coût/bénéfice risque d'être sérieusement battu en brèche cette année ...