3% de CA en plus pour les campings en 2017
Selon les experts, avec 3% de plus, la croissance de l'hôtellerie de plein air ne devrait pas s'essouffler en 2017 et en 2018. Toutefois, cette hausse devrait plutôt profiter aux chaînes de campings plutôt qu'aux exploitants indépendants qui ne représentent plus que 50% du marché aujourd'hui ...
Signe des temps ? En 2012, les campings indépendants représentaient les 2/3 des établissements français : ils ne pèsent plus que 50% aujourd'hui...
Le camping est devenu, en peu de temps, une affaire de chaînes (Yelloh!, Sandalia, Sunelia ...) et de finances ... puisque les fonds d'investissements (qui ont flairé les bonnes affaires) affluent pour financer la croissance des plus grandes enseignes.
Deux fois plus rentable que l'hôtel
Il faut dire que le "camping à papa" a vécu: il représente désormais un secteur porteur, très rentable et d'avenir puisque, en moyenne, sa rentabilité nette est quasiment deux fois supérieure à celle des hôtels (selon une étude Xerfi, le spécialiste des analyses sectorielles).
Cette rentabilité - à faire pâlir les plus grands hôteliers - peut même dépasser les 20% dans les campings les mieux gérés.
Quelles sont les recettes qui marchent ?
Ces chiffres semblent poursuivre une insolente croissance tant les campings les mieux équipés semblent récolter les fruits de leur puissante montée en gamme, ces dernières années: piscines géantes, restaurants, spas ... la montée en gamme n'est pas étrangère aux formidables croissances enregistrées dans l'hôtellerie de plein air.
Leçon #1: les campings qui ont investi dans leur modernisation et la création de nouveaux services de loisirs sont les grands gagnants de cette croissance.
Leçon #2: les établissements qui sont allés sur le web ont pris des parts de marché décisives
Quand on parle de "digitalisation", on évoque aussi bien le fait que le camping:
- crée lui-même son propre site internet avec réservation en ligne,
- ==se distribue simultanément sur les grands OTAs ==(Booking, Expedia, TripAdvisor ...), les sites spécialisés dans la réservation de campings,
- ou encore, sur les réseaux sociaux, avec la réservation en ligne directement sur leur page Facebook ...
La digitalisation de ce secteur compte, en effet, pour beaucoup dans la croissance des chaînes qui ont très vite négocié le virage de la vente en ligne en créant des sites particulièrement bien ficelés où la réservation d'un terrain, d'un chalet ou d'un mobil home est devenue aussi simple que celle d'une chambre d'hôtel.
Près de 2 campings sur 3 peu ou mal équipé en digital
Ceci explique peut-être cela ? Les opérateurs indépendants sont peu ou mal équipés de sites internet ou de solution de réservation en ligne pour plus de 60% d'entre eux ... au point que la stratégie "web et réseaux sociaux" a été décrétée "Priorité de l'année 2017" pour la majorité d'entre eux.
Leçon #3: les établissements qui se vendent sur les OTAs en tirent un bénéfice immédiat
Même si les OTAs font toujours peu (crainte de dépendance, niveaux de commission élevés ...) aux propriétaires de campings, il n'en reste pas moins vrai que ceux qui les utilisent à bon escient en tirent un bénéfice certain.
C'est le fameux "Effet Billboard" qui profite aussi aux campings: en clair, se vendre sur ces portails, c'est d'abord s'afficher à moindre frais au devant de plusieurs centaines de millions de clients potentiels (notamment, internationaux).
Et quand ces clients vous aperçoivent sur l'un de ces sites, 70% d'entre eux ont le réflexe de vous chercher en direct sur Google et de réserver chez vous si votre site offre une réservation en ligne digne de ce nom ...
C'est une façon efficace - et économique - de profiter pleinement du dernier facteur le plus influent sur la croissance (en ligne) des chaînes de campings; la distribution sur les OTAs.
Ces dernières, en effet, ont très vite compris l'intérêt de se vendre en ligne et sur certains grands réseaux quand les acteurs indépendants ont été incités à "rester tranquilles chez eux" et à "ne pas faire ami-ami" avec les OTAs. Résultat ? Peu de campings indépendants sont visibles et réservables (en proportion de ce qui est vécu sur les hôtels) sur les grands réseaux où se pressent, notamment, les clients internationaux. Ces derniers sont en baisse dans la fréquentation des campings français et semblent donc se diriger vers des formes alternatives de vacances (sous l'essor de portails comme AirBnB notamment).
En conclusion
Ce qui arrive aux campings indépendants est ce qui est déjà arrivé aux hôtels indépendants avec une dizaine d'années d'avance : se vendre par soi-même sur les grands réseaux (en plus de son propre site) et rester un vrai indépendant ... ou alors intégrer une chaîne qui s'occupera de tout, avec une marge légèrement rognée pour le propriétaire du camping.
En économie comme dans la vie, ne dit-on pas "Aide-toi et le Ciel t'aidera" ?