L'Etat veut mieux loger les saisonniers

L'Etat veut mieux loger les saisonniers

La pénurie de main d'oeuvre saisonnière n'est pas une légende ... et les moyens pour attirer ces collaborateurs deviennent de plus en plus ambitieux face à une concurrence, entre employeurs, pour sécuriser leurs ressources humaines (300.000 salariés concernés) à quelques jours du début de la saison.

Jusqu'en 2024, au moins, et tant que subsistera une telle difficulté à attirer des travailleurs saisonniers, il sera possible d'être totalement exonéré d'impôt sur le revenu sur les loyers perçus en provenance d'un salarié saisonnier. La condition ? Louer ou sous-louer en meublé une ou plusieurs pièces de votre habitation principale, sous réserve que les pièces louées constituent elles-mêmes la résidence principale ou temporaire d’un travailleur saisonnier. Autre condition: que le prix de location demeure fixé dans des limites raisonnables.

Autre mesure, dès cette semaine, la plateforme "Mes Aides" va s'enrichir d'un vaste "catalogue" d'offres de logements issus des parcs publics, associatifs ou sociaux, pour permettre aux saisonniers de trouver plus facilement des logements à prix raisonnables.

Pour cela, l'État annonce vouloir ouvrir les chambres des internats scolaires et universitaires à la location pour les saisonniers pendant la période estivale. Et, dès ce mois-ci, 1.300 chambres universitaires (des CROUS et des bailleurs sociaux) deviendront de vastes campus de logements pour les employés saisonniers. L’objectif est d’atteindre 6.000 logements en 2025.

Si le secteur du tourisme emploie environ 300 000 saisonniers chaque année, les difficulés de recrutement (sous l’effet de la crise sanitaire, notamment) sont particulièrement exacerbées. Dans la restauration, par exemple, sur la saison estivale 2022 et hivernale 2022-2023, pas moins de 65.000 postes n’ont pu être pourvus faute de candidats.

Cette situation a motivé l'État à prendre des mesures inédites :

Les régions aussi !

Pour accommpagner les professionnels de leurs destinations, les régions multiplient aussi les initiatives en la matière. En Nouvelle-Aquitaine, par exemple, en s’appuyant sur les retours d’expérience des mises à disposition d’internats pour les saisonniers, la région envisage de confier la gestion saisonnière des lits d'internats à un opérateur spécialisé et ce, en fonction des tensions ressenties sur les différents secteurs géographiques.

De même, un appel à projet doté d'une enveloppe de 1,5 million d’euros vient d'être lancé afin de subventionner la création de 300 lits à destination des travailleurs saisonniers d’ici 2024. Des projets de logements modulaires déplaçables sont même à l'étude pour permettre des réactions plus adéquates en fonction des saisons.

En Bretagne, la région a décidé de mettre à disposition des communes, les internats de ses lycées inoccupés en juillet août afin de pouvoir y loger les employés saisonniers.

La tension reste donc trés réelle pour cette saison 2023 et le sujet risque de faire couler encore beaucoup d'encore : Quand tu passes devant les agences et que les loyers sont de 800, 900 euros par mois, sans compter les courses qui augmentent avec l'inflation, l'essence que je paye pour traverser la France... Le calcul est vite fait. Si tu es saisonnier et que tu n'es pas logé, tu ne rentres pas dans tes frais. (Anaïs, saisonnière, France info).