Le CNRS pointe la discrimination dans les hébergements touristiques ...

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"Vous ne dormirez pas chez moi !" ... c'est le titre d'une étude complète menée par le CNRS (en partenariat avec SOS Racisme) et qui démontre que la consonnance d'un nom peut provoquer des réactions souvent négatives chez certains hôteliers ou hébergeurs...

Le rapport rendu par le CNRS à la fin du mois dernier avait pour but de "tester la discrimination dans l'hébergement touristique". L'étude a été menée dans 3 grandes régions touristiques : PACA, Bretagne et Pays de la Loire. Elle a été conduite d'avril à juin 2015 auprès de 1433 hébergements de ces destinations. Pour les chercheurs: "Globalement, nous constatons une discrimination forte à l'égard des clients qui suggèrent une origine africaine par leur nom ou ceux qui résident dans des quartiers ayant mauvaise réputation".

Ainsi, en simulant le cas d'un jeune homme d'origine africaine en recherche d'une location de vacances ou d'une nuit d'hôtel, les chercheurs ont appelé les différents hébergeurs pour obtenir une réservation ... ou tenter de l'obtenir, au vu des résultats:

  • en moyenne, le faux client d'origine africaine a obtenu 49,3 % de réponses positives (respectivement 61,2 % de la part d'un hôtel, 57,3 % d'un camping et 37,4 % d'une chambre d'hôtes),
  • dans le même temps, quand les chercheurs simulaient un quadragénaire d'origine française, ce dernier obtenait 63 % de réponses positives,
  • En poussant un peu plus le test, les chercheurs se sont aperçus qu'un jeune homme issu d'une zone sensible recevra 50,7 % de réponses positives de la part d'un hôtelier, soit 13 points de moins qu'un "Jean-Paul Martin" ...

Télécharger le rapport

Alors, tous xenophobes ? Non, d'après les chercheurs ! Selon Yannick L'Horty, le directeur de recherche au CNRS: "Ce n'est pas seulement la peur des mauvais payeurs. Le loueur a une certaine idée de sa clientèle idéale, et tout ce qui s'en écarte est pénalisé. Les différences ne sont pas forcément bienvenues dans un hébergement de tourisme." ... surtout quand les clients ont le malheur de réserver par téléphone.