AirBnB n'affecterait pas l'industrie hôtelière

Alors qu'il revendique en France 200.000 logements et l'équivalent de 14 Millions de locations, selon Coach Omnium, l'émergence de AirBnB n'aurait que peu d'impact sur l'activité économique des hôtels français.

Pour Mark Watkins, le fondateur de Coach Omnium: "Notre enquête indique que si 1 client d’hôtels sur 5 déclare être également client d’Airbnb, il s’agit surtout (à 85,7 %) des « petits utilisateurs » d’hôtels (à faible fréquence de séjours) et de moins de 35 ans, recherchant des solutions d’hébergements peu coûteuses".

Selon Coach Omnium, la clientèle de loisirs consomme seulement de 1 à 3 séjours par an dans les hôtels: "Il s’agit dans ce cas quasiment exclusivement de voyages d’ordre privé — 9 fois sur 10 — (week-ends, courts et moyens séjours) et non de voyages professionnels.

Cette nouvelle étude de cabinet Coach Omnium, un cabinet français spécialisé dans les études sur le secteur du tourisme, s'appuie sur 1.178 personnes interrogées. Elle porte - non pas sur les clients de AirBnB - mais sur les clients d'hôtels qui réservent aussi des hébergements via AirBnB.

Pour corroborer son analyse, Coach Omnium s'appuie également sur les chiffres officiels de l'hôtellerie française publiés par l'INSEE: depuis 2010, le taux d'occupation reste stable (59%), voire en légère hausse de 5,2% en 6 ans.

Pas de quoi, selon le cabinet d'études confirmer une attaque frontale de AirBnB sur l'activité des hôtels français:

  • 202 Millions de nuitées en 2015 pour les hôtels
  • 14 Millions de nuitées en 2015 pour AirBnB en France

Reste qu'il serait important de vérifier si l'impact n'a pas plutôt été ressenti sur les prix des nuitées; les hôtels, sur Paris et dans les grandes villes, ayant eu à baisser leurs prix pour contrer la concurrence des locations chez l'habitant et maintenir leur taux d'occupation. Ce point n'a pas été abordé dans l'enquête mais, après tout, ce n'était pas son sujet principal.

Nous sommes toutefois allés rechercher quelques données statistiques sur les 12 villes test de l'Indice des Prix Trivago et il apparaît, qu'entre 2014 et 2015, les prix des nuitées françaises en hôtellerie ont plutôt augmenté de 4% pour un REVPAR de -0,2% selon l'UMIH (en 2014).

En conclusion

Pour Coach Omnium : "Dans tous les cas, comme nous le pensions déjà, Airbnb correspond à une clientèle touristique additionnelle, qui suit le réseau au gré de ce qu’il propose comme offres, ici et là. Ses clients sont des personnes qui ne vont pas ou peu à l’hôtel. En résumé, l’impact d’Airbnb sur l’activité des hôtels français est nul à imperceptible. Enfin, il faut rappeler que l’on n’enferme pas les consommateurs et que la variété des formes d’hébergements touristiques est une chance qui les encourage à continuer de réaliser des séjours ».

Reste que, si l'impact économique ne semble pas démontré, les hôteliers continuent de se mobiliser pour que les mêmes règles - notamment, fiscales - soient appliquées aux loueurs référencés sur AirBnB, HomeAway, etc ...

(Télécharger l'étude intégrale ici)